Régis Genté: “L’Asie centrale n’est pas une poudrière islamiste en voie de radicalisation”

Il y a près de deux mois, l’intégralité de l’Afghanistan tombait sous le joug des talibans, y compris des secteurs reculés où ils n’avaient jamais pris pied, tels que le Corridor du Wakhan. Spécialiste de l’Asie Centrale, Régis Genté était un des mieux à même d’en anticiper les éventuelles répercutions sur la stabilité de cette partie du monde, ainsi que d’en évaluer l’importance géostratégique, concernant notamment la Turquie, proche allié du Pakistan, sponsor majeur des talibans.

Les Wakhis, un petit peuple écartelé et cloisonné aux confins de la haute Asie Centrale

Les Wakhis de langue et d’ethnie persanes sont une minorité montagnarde de moins de 100.000 individus écartelée entre quatre pays : le Tadjikistan, la Chine, l’Afghanistan et le Pakistan. Alors que, depuis des temps immémoriaux, ils occupaient un haut lieu de passage et d’échange au carrefour de ce qu’il est convenu d’appeler la “Route de la Soie”, leur univers s’est trouvé fragmenté, clôturé et marginalisé.